jeudi 11 mars 2010

两种坚强

texte tiré de 青年文摘,7月2009。

两种坚强
陈丹燕在“上海的金枝玉叶”里写到一位富家小姐, 从小锦衣玉食,奴仆成群。解放后,她还留在国内,在经年不息的革命里,沦落到下乡挖鱼塘清粪桶。多年过去,物是人非,什么都改变了,包括她双手的形状。但是,她竟然还要喝下午茶,家里被一次次革命扫荡,一贫如洗,烘焙蛋糕的电烤炉早已不见了踪影。怎么办?她自己动手,用仅有的一只铝锅,在煤炉上蒸蒸烤烤,在没有温度控制的茶件下,巧手烘烤出西式蛋糕。就这样,悠悠几十年,她雷打不动地喝着下午茶,吃着自制蛋糕,依然自得,浑然忘记身处逆境,悄悄地享受着劫后残余的幸福。
有一次,她带着女儿到北京,探望同自己一样出身世家的同窗好友,她们都是在中西女子学校学会喝下午茶的。同窗好友告诉她,没有吐司炉,也可以吃上吐司,说着说着,就表演了一门绝技:把面包切片,在蜂窝煤炉上架上条条铁丝,再把面包片放在上面,轻轻地两面烘烤,不一会儿,便做出一片片香喷喷的面包吐司。
吃着面包吐司的时候,大家都没有多说什么,彼此都明白,今后可能会有更艰难的生活等着她们。
即便艰难又如何,她们懂得用铝锅蒸烤西式蛋糕,用烘炉烘焙香喷喷的吐司,这样的韧性和耐力,还有扛不住白苦难吗?果然,历尽沧桑之后,这位金枝玉叶依然温文娴静,如沐春风,从未打吐苦水。
世上有两种坚强,第一种坚强是坚强在肢体皮肉上,宁死不屈;坚强不在皮肉上,而在生活态度里,顺境逆境,泰然坚守一种生活方式,像这位富家小姐。哪怕幸福只露出了一根线头,她也又本事将它拽出来,织成一件毛衣。

Deux formes de forces
Chen Dan Yan a écrit dans le journal "La royauté de Shanghai" l'histoire d'une fille de bonne famille qui depuis sa petite enfance vivait dans la richesse, dans une maison où les serviteurs étaient nombreux. Après la libération en 1949, elle resta dans le pays; et durant les nombreuses années de la révolution, elle fut envoyée dans la campagne pour effectuer des travaux comme excaver des étangs à poissons et nettoyer les fosses à purin. Plusieurs années passèrent, les choses restent intactes mais les gens changent, plus rien n'était pareil, y compris l'apparence de ses deux pauvres mains. Cependant, malgré le fait que sa maison fut à chaque fois détruite par les diverses révoltes, qu'elle était sans le sous et qu'il n'y avait plus trace du four à gâteau, elle continue, à la surprise de tous, à prendre le thé durant l'après-midi. Comment fait-elle? Elle s'attèle à la tâche de ses propres mains, elle utilise son unique casserole en aluminium, qui, posée sur la cuisinière soufflote gentiment de la vapeur, les feuilles de thé tombent dans le fond, sans le contrôle de la température, et ses mains habiles préparent un gâteau occidental. De cette manière, les années passent tranquillement, elle continue sans exception à prendre le thé l'après-midi, à manger un bout de gâteau qu'elle a cuit elle-même, elle est aussi satisfaite d'elle-même qu'avant, elle fait abstraction totale de l'adversité à laquelle elle fait face, et jouit en secret de restes de sa joie d'antan qui lui a été dérobée.
Un jour, elle amena sa fille à Pékin et elle en profita pour rendre visite à ses anciennes amies de classes de même extraction familiale, elles avaient été ensemble à l'école internationale chinoise pour femmes pour apprendre la cérémonie du thé. Ses amies de bonne famille lui dirent que même s'il n'y a pas de serviteur pour préparer les toasts, il y a tout de même moyen d'en manger, et tout en disant cela, elles lui démontrèrent leur habilité: l'une d'elles prit une tranche de pain, elle déposa sur le poêle à charbon un fer chaud, reprit la tranche et la posa dessus, elle fit rôtir gentiment les deux côtés de la tranche, et en un instant, produisit un toast dégageant une délicieuse odeur.
Tout en mangeant leur toasts, tout le monde parlait peu, elles se comprenaient entre elles, dans les moments à venir, peut-être que des problèmes de la vie encore plus difficiles les attendent.
Même si elles parviennent à savoir comment surmonter les difficultés, elles savent comment cuire un gâteau occidental dans une casserole en aluminium, elles savent utiliser un poêle pour faire sécher des toasts, ce genre d'adversité et d'endurance, quand s'arrêteront donc ces misères? Et pourtant, après avoir enduré les vicissitudes de la vie, ces membres de la haute société chinoise ont toujours des airs poli et gentil, comme s'il s'agissait de faire flotter leurs cheveux dans le vent de printemps, sans jamais se plaindre de leurs malheurs.
Il y a deux types de forces dans la vie, la première forme de force se trouve à l'extérieur du corps: plutôt mourir que de se rendre; il y a également une force intérieure, qui se trouve dans la façon d'approcher la vie, les hauts et les bas, avoir un style de vie calme et posé, comme ces jeunes filles riches. Pourquoi avoir peur du fait que le bonheur ne montre qu'un petit bout de son nez, il n'y a qu'à tirer dessus un petit peu pour en avoir plus pour tricoter son propre pull de bonheur!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire